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Le pavillon accoustique
28 juin 2007

Les Ogres de Barback

10_ans_d_ogres_et_de_barback_

Je viens ici vous parler d'un groupe que j'ai été obligé d'écouter (si si quand votre père vous harcéle pour que vous achetiez les disques d'un groupe qu'il a entendu par hasard un soir à la radio ça devient une obligation) et qui part sa qualité m'a conquise. Agréable, rafraichissant, simple (pas dans le sens benêt hein!)... Et surtout ils ont (à mes yeux) une qualité énorme: il n'ont pas sacrifié la musique aux paroles ou l'inverse. Ils sont bons tout simplement autant au niveaux musique qu'aux niveaux paroles. Bref je vous recommande vivement d'en acheter (et j'ai dit acheter!) au moins un album... parce que le meilleur moyen de comprendre ce que je raconte c'est tout d'même d'ecouter le groupe dont je parle!

Tréve de blabla personnel. Voici leur Bio qui m'a gentillement été fournie par leur site officiel (que je remercie encore au passage!).
Lien vers le site officiel: les Ogres de Barback

LES OGRES DE BARBACK
DU SIMPLE AU NEANT

Nouvel album
Nouveau spectacle en tournée

Après une saison 2005-06 qui l’aura vu sortir pas moins de deux disques live et un double dvd, effectuer une tournée triomphale [plus de 80 dates à guichets fermés pour près de 120 000 spectateurs !], la fratrie Burguière, « quatuor le plus atypique de toute la francophonie » selon les Francofolies de Montréal, est déjà de retour dans les bacs et a repris la route pour présenter son nouveau spectacle. Insatiable !

Nouvel album

Et de dix !
    Ce nouvel album studio surprendra ceux qui n’ont pas senti poindre ces dernières années une nouvelle maturité autant que ceux qui, pour ne les avoir jamais véritablement écouté, les réduisent à une dimension festive. Mais il étonnera également les familiers des Ogres, tant il marque un élargissement vers de nouveaux territoires musicaux.

    Sur Du simple au néant [qui succède à Terrain Vague, sorti en 2004 et écoulé à plus de 50 000 unités], les Ogres sont partis en ballade hors de leur champ musical pour constituer leurs traditionnelles liste d’invités [Magyd Cherfi, Madina N’Diaye, Loo&Placido, Daniel Mermet…] et série de nouveaux instruments [orgue d’église, theremin, harmonium, batterie…]. Ainsi, tout en restant immédiatement identifiable, ce disque, qui jouit une nouvelle fois d’une précision de joaillier au niveau des arrangements, accueille en son sein un certain nombre de compositions qui marquent une véritable évolution musicale.

    La plume de Fred reste, quant à elle, plongée dans l’encre d’un engagement citoyen et exsude plus encore que d’ordinaire une profonde humanité. Substantif qui, doté ou non d’une majuscule, s’impose sans prétention comme le thème central de cet album. Parfois sombre, ou mélancolique, mais jamais désabusé, ce disque apparaît, dans l’histoire du groupe, comme étant celui qui est le plus porteur de sens.

    Enfin, cet album ne serait pas ce qu’il est si les Ogres n’en avaient confié le mix à Nick Sansano [Noir Désir, Sonic Youth, Zebda…]. Le maestro, en prenant parfois le parfait contre-pied de ce qui leur semblait évident, les a conduits sur de nouveaux chemins. Et apporté sa précieuse pierre à ce projet, qui marquera, en tout état de cause, une étape majeure dans le parcours des Ogres.

Dixième disque, soit. Sacrément loin d’être le dix de der.

Actualité de ce nouveau disque

    Sorti en milieu de semaine, donc n'ayant bénéficié que de quatre jours de commercialisation, Du simple au néant s'est invité directement à la 17ème place du Top Albums, s'inscrivant au 3ème rang des sorties de la semaine, derrière IAM et Timbaland. Depuis cet excellent démarrage, le succès ne se dément pas, les Ogres affichant plus de 25 000 exemplaires écoulés à la mi-mai. Et les nouvelles commandes affluent toujours au label… Et ce, rappelons-le, alors que le quartet familial continue son chemin dans la plus totale indépendance, ce disque étant une nouvelle fois entièrement produit et distribué par Irfan, son label.

    En pleine crise de l’industrie du disque, les Ogres ne cessent de vendre toujours plus d’albums. Joli pied de nez.

    La croissance exponentielle du public du groupe ces dernières années trouve ainsi un écho significatif dans les bacs. Tendance déjà constatée la saison dernière avec les excellents chiffres de vente des deux disques enregistrés en public, parus à six mois d'intervalle, et dépassant à eux deux les 60 000 exemplaires écoulés. Sans même évoquer le dvd, sorti à la même période déjà certifié Or et en passe de devenir Platine.

    Et la nouvelle tournée, qui reste le principal vecteur de communication pour les Ogres eu égard à l’indifférence dont continuent à faire preuve certains médias nationaux, ne fait que commencer...

Nouveau spectacle en tournée

    Affichant plus de onze cents concerts au compteur, les Ogres ont présenté entre octobre 2005 et décembre 2006 leur dernier spectacle [sans conteste le plus beau qu’ils aient jamais proposé jusqu’alors] en France, ainsi qu’en Suisse, en Belgique et au Québec. Cette tournée, triomphale, d’un peu plus de quatre-vingts dates – sur des jauges de 800 à 2 500 places – a véritablement marqué le franchissement d’une nouvelle étape.

    De Paris [deux Olympia] aux Francofolies de Montréal [prestigieux Théâtre Maisonneuve], du 30ème Printemps de Bourges à Nantes [La Cité des Congrès], de Lyon [La Bourse du Travail] à Toulouse [La Halle aux Grains, doublée], tous les concerts, sans aucune exception, se sont joués à guichets fermés.

    Cela démontre parfaitement le développement exponentiel de leur public ces dernières années.

    C’est avec un nouveau spectacle, construit sur la base du précédent, que les Ogres reprennent la route en avril. Un certain nombre de titres du nouvel album viennent naturellement rejoindre la longue liste des chansons présentées. Ainsi, aucun des morceaux majeurs ne manque à l'appel, certains étant réorchestrés ou joués dans des configurations instrumentales inédites. Les Ogres, non contents de jouer déjà de trente cinq instruments, en ont encore apprivoisé de nouveaux, dont l’étonnant et trop peu connu theremin [inventé par un physicien russe en 1919 !]. Tous ces instruments sont présents sur scène au début du set, virevoltant entre les mains des musiciens précis que sont aujourd’hui les Ogres dans un ballet encore plus surprenant qu'à l'accoutumée. Mais ce spectacle généreux – plus de deux heures – a subi d’autres nombreuses et notables évolutions. Ainsi, la vidéo s’y fait une place confortable tant dans les contenus que dans les supports. Plusieurs écrans mobiles, parfois reliés entre eux, viennent s’intégrer en tant qu’éléments de décor permettant de repenser l’aspect visuel dans sa globalité. D’autres nouveaux éléments viennent également s’inscrire dans une scénographie aussi originale que réussie. Très joliment pensée, agencée et mise en lumières, la scène se décompose au fur et à mesure du spectacle pour ne plus être qu'un espace
vide au moment du final. Celui-ci, que l'on ne vous dévoilera pas ici, met en scène une idée d'une beauté, d'une simplicité et d'une poésie qui laissent rêveurs. Une nouvelle fois, malgré tout ce à quoi ils ont déjà pu nous habituer, les Ogres surprennent et ravissent. Chapeau.

Actualité de cette nouvelle tournée

    Depuis début avril, les salles où est présenté le spectacle majestueux [c’est la critique qui l’affirme] de l’atypique quartet continuent d’être systématiquement prises d’assaut, sur des jauges de 1 200 à 1 500 places de moyenne, partout dans l’Hexagone [mais aussi à Bruxelles, où les Ogres ont chaviré les deux mille spectateurs de l’Ancienne Belgique].

    Et les festivals majeurs s’enchaînent. Après Paroles & Musiques et Alors… Chante !, la fratrie jouera prochainement à Dour, aux Francos de La Rochelle [où est programmée une « Fête aux Ogres »] mais aussi de Spa, aux Trois Eléphants… Et concluera son été sur la grande scène de la Fête de l’Huma, avant de s’offrir un Grand Rex mioctobre, en prélude des trois Olympia de février 2008.

    A partir de l‘automne 2007, les Ogres, outre les concerts qu’ils continueront à donner normalement, arpenteront également un certain nombre de villes de France dans lesquelles ils se poseront trois soirs de suite dans trois lieux différents pour présenter ce spectacle à plusieurs milliers de spectateurs par ville. Sont déjà programmées des Triplettes à Toulouse [octobre], Nantes et Lyon [novembre], Grenoble [février]… Cette tournée s’achèvera fin mars 2008 par une Triplette à… Bruxelles !
Puisque l’on vous dit que ces gens-là ne font jamais les choses comme tout le monde…

Biographie

C’est une déjà longue histoire. Foncièrement singulière et profondément marquée du sceau de la liberté, à tous niveaux. Prenons donc le temps pour une fois de conter dans le détail cette si jolie histoire qui regorge
d‘innombrables expériences, d’audacieux projets aboutis, de rencontres multiples, d’amitiés profondes et de voyages. Revêtant presque les atours d’un conte à son origine, cette histoire pourrait s'ouvrir sur un "Il était une fois dans une commune de l'agglomération de Cergy Pontoise...". Les Ogres de Barback sont les quatre premiers enfants d’une maman mélomane et d’un papa musicien qui aimait à accrocher des instruments au mur de leur maison, au sein de laquelle résonnaient les notes de Brassens, Perret, Brel ou Ferré. Ces instruments, les enfants apprirent à les apprivoiser. Chacun à leur manière. Alice et Mathilde, jumelles studieuses et appliquées, intégrèrent le Conservatoire, de violoncelle pour l’une et de piano pour l’autre, tandis que leurs aînés Sam et Fred, guitare ou violon et accordéon maladroits en main, préférèrent l’école de la rue et des copains de lycée. Nous sommes à la fin des années 80.
Renaud est toujours anarchiste, Têtes Raides existe déjà depuis quelques années et la vague du rock alternatif n’a pas fini de déferler sur la jeunesse hexagonale. Il est important de noter ici que tous ces artistes ont pris place auprès des maîtres précités au sein du panthéon musical de la fratrie Burguière. Et que c’est toujours au coeur de cette culture mixte que se nourrissent les compositions des Ogres, à laquelle il faut évidemment ajouter les musiques tziganes, reflet d’un mode de vie dans lequel ils se retrouvent.
Les Ogres de Barback naissent officiellement en 1994. Ils se produisent partout où ils le peuvent au rythme effréné de cent cinquante prestations par an. « On jouait sur les marchés, dans le métro à s’en essouffler, dans les bars, les cafés, sur les rues, les pavés » chante Fredo dans La Manche, retraçant les débuts et le plaisir inextricable qui les berçait, traçant les contours d'un avenir que les Ogres n’ont jamais envisagé autrement que dans la musique.
Comme une évidence.
Rapidement, ils se dessinent une identité. A cet égard, il est révélateur de constater que l’un de leurs tous premiers morceaux, le désormais fameux Rue de Panam, hymne gouailleur anarco-libertaire, soit devenu et resté un hymne fédérateur entonné par le public lors de chacune de leurs prestations. L'esprit du travail des Ogres est déjà présent dans plusieurs de ses composantes au sein de ce titre : une instrumentation acoustique, des arrangements soignés, une capacité à composer une musique qui, tout en pouvant se faire joyeuse, ne bascule jamais dans le festif basique, un sens de la construction qui laisse une place aux plages instrumentales, un texte en forme de chronique réaliste, populaire au sens noble du terme, égrenant quelques vérités sans prétendre donner de leçons ou verser dans la démagogie. Même si l'instrumentation s'est nettement enrichie depuis tant par l'apport de nouvelles sonorités que par la parfaite maîtrise actuelle des nombreux instruments pratiqués, si le propos a mûri et s'est étoffé, que la plume s'est affinée, il n'en reste pas moins que cette chanson a jeté les bases de l'adhésion d'un public transgénérationnel et nombreux.
Se produisant partout, ils multiplient les rencontres. Notamment avec Néry (ex-VRP) qui les emmène en tournée. En 1997, Rue du temps, album autoproduit, se pose comme la première pierre discographique dans le jardin des Ogres. Comme il se doit, sa sortie est célébrée par une tournée parisienne des... bars, qui s'achèvera en apothéose dans un Café de la Danse comble et comblé.
Faisant preuve d'un état d'esprit qu'ils qualifient de punk - schématiquement, toujours foncer sans se poser de questions - les Ogres ne quitteront désormais plus la scène, allant à la rencontre d'un public qui s'étend sous l'effet d'un bouche-à-oreille d'une rare ferveur. C'est donc sur la route que les Ogres vont travailler et présenter ainsi au fur et à mesure leurs nouvelles compositions, comme un état des lieux permanent de leurs avancées. Ils n'en ont probablement pas conscience alors, mais ils sont en train de développer un mode de vie artistique qui les caractérise encore aujourd'hui et qui n'est pas la plus anecdotique de leurs singularités. Le schéma traditionnel album / tournée promotionnelle ne trouve aucune application chez eux. Ils ne sont jamais hors actualité puisqu'ils ne cessent de jouer, enrichissant constamment leur répertoire et ne s'arrêtant de tourner que pour en livrer une nouvelle trace discographique.
Chacune de leurs productions - autre fait rare - élargit encore le cercle déjà important de leurs fidèles. Il s'agit là d'une autre constante dans leur histoire : les amateurs du groupe sont véritablement fidèles, il ne les perd pas, il ne fait qu'en séduire de nouveaux. C'est l'une des multiples raisons qui expliquent son succès actuel. Ne s'inscrivant pas directement dans une lignée, les Ogres sont les passeurs d'un univers attachant et tolérant, où l'on rend hommage aux humbles, aux petits et à leurs destins cabossés, où l'on narre, entre réalisme et poésie du quotidien, des tranches de vies familières, des amours avortés, l'âpreté des désillusions mais aussi la puissance des espoirs. Plus que vraiment engagés, n'ayant pour but que de suggérer des pistes de réflexion, nombre de leurs textes portent la marque des préoccupations citoyennes de gens impliqués et responsables.
En 2000, leur nécessité viscérale d'indépendance et de totale liberté leur impose de larguer les amarres d'un cheminement traditionnel dans lequel ils ne se retrouvent pas. Ils structurent l'organisation de leurs tournées, se lancent dans l'excitante mais délicate aventure de la création d'un label, Irfan, et récupèrent la distribution de leurs disques. Les Ogres ont désormais toutes leurs cartes en main.
Tout cela participe du fait qu'ils aient une telle faculté à séduire et/ou fédérer d'innombrables groupes. La galaxie de leurs amitiés avec toutes sortes d'artistes est en effet impressionnante. La prochaine étape de notre jolie histoire est, à ce titre, particulièrement évocatrice.
A bien y réfléchir, il leur reste une liberté à conquérir : celle de jouer où ils veulent et quand ils le souhaitent. Naît alors l'un des projets les plus représentatifs de leur démarche. Il existe une façon d'aboutir à cette ultime liberté. Il suffit de se doter de sa propre salle itinérante : un chapiteau. Ils montent trois dates événementielles à Paris, entourés de groupes amis (tous invités à profiter ultérieurement de cette chaleureuse salle sous toile) dont les recettes serviront à financer ce projet. Le Latcho Drom ["bon voyage" en tzigane] est né.
Il part sur les routes, se posant dans des villes dépourvues d'équipements culturels et y passant la semaine. Des groupes ou autres types d'artistes locaux sont invités à s'y produire et une formation amie est toujours du voyage. Ainsi les Ogres s'offrent selon leur désir un nouveau, triomphal et inattendu tour de France. Le genre de tournée qui crée des amitiés profondes avec les artistes qui en ont partagé une ou plusieurs étapes. C'est ainsi que se dessine la prochaine aventure - hautement emblématique - de la famille Burguière.
Avec Les Hurlements d'Léo, la plate-forme des affinités artistiques et humaines est large. Suffisamment pour envisager de partager maintenant rien moins qu'un tour d'Europe sous chapiteaux. A l'automne 2001, ils enregistrent un album "live", sous l'explicite nom de Un air, deux familles, sur lequel les deux groupes jouent ensemble les morceaux de chacun d'eux, font des reprises de haute volée [dont le désormais incontournable Salut à toi] et livrent des compositions communes. Les importantes ventes de l'album financeront le périple européen de l'été suivant.
Entre temps, une quinzaine de dates - sans chapiteau - est prévue en France. Partout, dans des salles de mille à deux mille places, ils jouent à guichets fermés et déclenchent une impressionnante frénésie. Les sollicitations arrivent de toute la France pour des concerts supplémentaires. Mais les Ogres ont une façon de travailler leurs projets à laquelle ils ne dérogent pas, quel que soit le succès obtenu. Un air, deux familles se devait d'être éphémère, il l'est resté. L'épopée européenne traverse cinq pays [Belgique, Allemagne, Pologne, Roumanie, Suisse], met sur la route une trentaine de personnes au sein d'une véritable caravane de cirque, avec son lot de galères et de camions rincés, et s'avère, comme attendue, une source incroyable de rencontres, d'expériences, d'anecdotes et d'émotions en tout genre. Une inoubliable aventure humaine, en somme.
Deux mois plus tard, les Ogres présentent leur premier spectacle pluridisciplinaire. Ils prennent d'assaut la Cigale deux soirs de suite pour y présenter leur Grand Cabaret qui voit se produire sur la même scène artistes de rue ou de cirque, vidéastes, humoristes et musiciens en tout genre, dont Pierre Perret, que la superbe reprise de son Au café du canal, devenu un classique du répertoire des Ogres, avait attiré vers ces quatre jeunes gens. Au point qu'une amitié se lie et qu'il fasse appel à eux pour réaliser les arrangements de la moitié des titres de son dernier album.
Jamais rassasiés, ils se jettent dans la concrétisation d'une nouvelle idée de Sam et Fred, qui viennent de découvrir les joies de la paternité : enregistrer un disque pour enfants. Inévitablement, le projet s'étoffe et La pittoresque histoire de Pitt Ocha devient un album de vingt chansons, agrémentées d'un conte et d'un jeu sur Cd-Rom, mais surtout interprétées et composées par une ribambelle impressionnante d'artistes : La Tordue, Tryo, Pierre Perret, La Rue Kétanou, Les Hurlements d'Léo, Néry, K2R Riddim, Debout sur le Zinc, Polo, Matchboxx... Le Peuple de l'Herbe assure même la mise en musique du conte. Ce disque, qui ne fût pas défendu sur scène (et pour cause), trouva tout de même plus de 60 000 acquéreurs ! Chiffre rare dans l'industrie du jeune public. Ce qui, au passage, fit le bonheur de Handicap International qui perçut un euro par disque écoulé. Les Ogres, c'est aussi ça.
A ce point du récit, tout le monde aura bien compris comment fonctionnent ces gens-là. Ils ont choisi ce métier tant pour le plaisir qu'il leur procure en tant que musiciens et qu'ils aiment à partager avec les gens, que pour le bonheur qu'ils ont à multiplier les rencontres et à concevoir des projets. Ces deux derniers points se nourrissant perpétuellement l'un l'autre.
Nous sommes en 2003. Les Ogres viennent de rencontrer les six musiciens fous de la Fanfare du Belgistan. Les salles ne désemplissent plus quelles que soient leurs capacités d'accueil et, partout, le public exulte.
Portés par le flot des expériences vécues, les Ogres livrent alors probablement leur plus bel album. Terrain Vague traduit une forme d'aboutissement, les Ogres y faisant la preuve d'une nouvelle maturité. Les orchestrations n'ont jamais été aussi riches et précises, la voix de Fred aussi posée, les émotions aussi finement transcrites. L'esprit des Ogres dans ce qu'il a de meilleur baigne l'album. Le public ne s'y est pas trompé et a fait du très beau Terrain Vague leur plus gros succès, l'album franchissant, en ces périodes de vache maigre pour le marché du disque, la barrière symbolique des cinquante mille exemplaires.
1994 - 2004 : le calcul est vite fait. Sans même avoir vu le temps filer, d'un projet à l'autre, les Ogres atteignent leur première décennie. Et ça, ils entendent bien le fêter ! D'abord, c'est une opportunité de faire la fête avec un maximum de complices musiciens et de ce public qu'ils respectent tant [Les tarifs qu'ils pratiquent aussi bien pour la vente de leurs albums que pour l'entrée à leurs concerts, le soin qu'ils accordent à leurs pochettes de disques ou à la création de leurs spectacles sont suffisamment évocateurs pour qu'il ne soit pas nécessaire d'en rajouter]. Ensuite, c'est l'occasion d'une tournée événement dans de grands lieux. Enfin, c'est une façon de démontrer au plus grand nombre qu'on peut durer et développer une vraie belle carrière en marge des circuits traditionnels de l'industrie du disque et des médias, en toute indépendance et sans avoir jamais fait la moindre concession. De célébrer, en somme, un bout de chemin qui force le respect, l’admiration même souvent. Car les Ogres de Barback sont devenus, à leur corps défendant, rien moins qu’une référence comme il n’en existe que peu dans l’Hexagone, et se sont imposés comme un véritable modèle alternatif.
Pour la première fois de leur parcours, les Ogres marquent alors une pause. Pas pour souffler, pas par manque d'envie, juste pour cause de naissance chez Mathilde comme chez Sam. Fredo, qui embarque Alice dans l'aventure, en profite pour mener enfin à bien un projet qui lui tenait à coeur depuis longtemps : rendre hommage à celui qu'il considère comme peut être le plus important de ces inspirateurs, Renaud. Il montera donc quelques concerts Fredo chante Renaud, avant de leur donner dernièrement un prolongement discographique, paru en toute évidence chez Irfan.
Les enfants sont nés, la fratrie a repris le travail à son rythme habituel : elle a monté un nouveau spectacle, sorti un album live et un double dvd, parcouru les routes de France et trouvé le temps d’enregistrer un nouveau disque en public…
Cette nouvelle tournée s’est avérée triomphale, les Ogres faisant le plein partout, sans exception, dans des jauges plus importantes qu’à l’accoutumée [de 800 à 2 500 places], s’arrêtant dans des lieux prestigieux qui leurs étaient encore inconnus [Olympia, Cité des Congrès, Bourse du Travail, Halle aux Grains…].
Les deux albums enregistrés en public connaissent des chiffres de ventes rares concernant des opus live [plus de 40 000 pour Concert, plus de 20 000 pour Avril et Vous, paru six mois plus tard].
Enfin, le double dvd leur a valu leur première certification Or [plus de 10 000 exemplaires vendus], et pourrait doubler la mise rapidement.
Grosse saison !
Nous sommes en 2007. Notre récit qui n'a laissé aucune place à l'affabulation ou à l'exagération touche à sa fin en rejoignant l'actualité des Ogres.
Au regard de tout ce que nous vous avons ici narré, posez-vous la question : combien de groupes connaissez-vous qui aient fait preuve au long de leur parcours de tant d'inventivité, d'audace, de constance dans la qualité, de détermination, de sens du partage, d'absence de compromis et d'un tel ancrage viscéral à l'idée même de liberté ?
Cherchez bien.
La jolie histoire des Ogres est encore loin de son terme. Ces jeunes gens vont continuer à nous accompagner longtemps. C'est une vraie chance.

Repères chronologiques et discographiques

1992 : Les frangins jouent à cette époque au sein des Minoritaires, groupe de rock alternatif qui n'a d'autre ambition que le plaisir immédiat. Sam et Fred se situent déjà dans une autre logique, à long terme celle-ci.
1993 : Renvoyant les Minos dans l’attachante boîte à souvenirs des groupes de lycée, ils montent un duo insolite (violon, accordéon), avec lequel ils font la manche et quelques petits concerts.
1994 : Conscients des limites que leur impose cette formation, ils invitent naturellement leurs petites soeurs - qui n'ont que quinze ans - à les rejoindre. Naissance officielle des Ogres de Barback.
1997 : Rue du temps, album autoproduit, se pose comme la première pierre discographique dans le jardin des Ogres.
1999 : La seconde de ces traces, Irfan (le héros) - clin d'oeil à un personnage du Temps des Gitans d'Emir Kusturica - paraît.
2000 : Désormais adeptes d'un rythme cher à Woody Allen, ils publient Fausses notes - Repris de justesse. Mini double album [11 titres], il s'articule autour de deux thèmes : un disque enregistré live "à la maison" [l'EMB de Sannois, dans le Val d'Oise, où ils ont de tous temps multiplié concerts et résidences] et une galette de reprises qui donnent un juste aperçu des références qui ont nourri leur insatiable appétit de création [Brassens, Renaud, Perret, Béru, Mano Negra, Têtes Raides].
2001 : Sortie de Croc' Noces. Comme chacune de leurs productions, il recèle plusieurs morceaux majeurs de la discographie des Ogres.
2002 : Parution de l'album live Un air, deux familles, écrit, joué et composé avec les Hurlements d'Léo.
2003 : Sortie de La Pittoresque histoire de Pitt Ocha, disque pour enfants réalisé avec la collaboration d'une impressionnante collection d'artistes
2004 : Le 8 avril, jour des vingt-cinq ans des jumelles, parution de Terrain Vague, probablement leur plus bel album à ce jour. Les Ogres s'y offrent notamment le luxe d'un morceau au casting aussi improbable qu'impressionnant sur l'exquis 3-0 que le Brassens de La ballade des gens qui sont nés quelque part aurait sûrement goûté à sa juste valeur. Dénonçant le chauvinisme, chaque invité de ce tour de France [Sanseverino - Paris / Fanch - Rennes / Les Hurlements d'Léo - Bordeaux / les frangins Amokrane de
Zebda et les Fabulous Trobadors - Toulouse / La Tropa - Lyon / Weepers Circus - Strasbourg / Loïc Lantoine - Lille] y va de sa diatribe dénonçant les travers des habitants de sa ville. Enfin, cerise sur le gâteau, les Ogres s'adjoignent les services du Josem, jeune orchestre symphonique, notamment sur le sublime Monsieur perd ses copains.
2005 : Parution de Concert [album live enregistré avec La Fanfare du Belgistan], simultanément à la sortie du double Dvd 10 ans d’Ogres… et de Barback.
2006 : Sortie de Avril et Vous [nouvel album enregistré en public, en version intimiste cette fois]

rappel du lien vers le site officiel :  les Ogres de Barback

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Commentaires
C
Je trouve que ca retrace bcp de choses, c super pcq y en a plein que je ne savais pas en plus, et je te remercie de citer le josem, dont je fait partie! Un grand merci pour tout ton article pcq j'adore les ogres!
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